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Josette VILLARS (1922-2012)


Josette VILLARS

Depuis 1951, les œuvres de facture libre et dynamique de notre sociétaire coloraient les cimaises des Salons des Artistes Méridionaux de leur bleu particulier, riche et soyeux. Je l’appelais « le bleu Villars ». Elle s’amusait de mon mot, mais y trouvait un rapprochement bien excessif au regard d’un bleu plus célèbre !
Josette a consacré tout le temps que lui laissait « la banque » – La Préservatrice puis La Banque Courtois – à son unique passion : la peinture. Au sortir de la guerre, elle apprend les bases de son art chez Paule Soulé, peintre et secrétaire emblématique de la SAM. Cette dernière officiait au 9 allée des Zéphyrs (allée Paul-Sabatier) dans l’atelier de Georges Vivent, 4e président de notre société. Paule a aussi formé sa jeune élève au dessin anatomique pour les livres de médecine. La justesse du trait ainsi acquise donnera précision et délicatesse à ses nus.
Familière des galeries, Josette fit la rencontre du peintre Christian Schmidt au début des années 50. Elle travaille auprès de lui rue des Trente-Six-Ponts, puis le suit chez Les Peintres du mardi à l’atelier Victor-Hugo. Fidèle parmi les fidèles, elle l’accompagne dans les différents ateliers qu’il anime jusqu’en 1992.
Josette repart alors vers une autre aventure avec les peintres du groupe L’Estrambòrd de la rue Saint-Aubin. Elle en était la massière et conseillait avec patience et compétence ses collègues.
La liberté de ton qui régnait dans la communauté artistique convenait parfaitement à son caractère. Josette a mené une vie libre que nourrissait son naturel enjoué et frondeur. Sa remarquable ouverture d’esprit faisait d’elle une éternelle adolescente d’un commerce particulièrement agréable. Sur quels critères sélectionnait-elle ses amies ? Nul ne le sait, mais la subtilité de ses choix a permis à beaucoup de nouer entre elles des relations durables et cette trame a entouré sa vie de célibataire d’un affectueux cocon.
Josette était née le 6 septembre 1922 à Mayence, en Allemagne, où son père, alors militaire, avait rencontré Maria, sa future épouse. Elle nous a quittés le 29 janvier 2012. Ses amis l’ont accompagnée par un jeudi glacial à Launaguet où elle repose désormais.

Françoise Alric