La Newsletter de la SAM - n°22 - Avril 2023
J.J. Dorne et Marc Nayfeld interviewent Georgette MAJORAL
Nous rencontrons Georgette Majoral dans ces jours où elle a le projet de réaliser le catalogue de ses œuvres. Elle nous reçoit dans son atelier et, comme dans un défilé de mode, les tableaux se succèdent et vont s'installer sur la terrasse pour la séance de photographies. Il fait beau en ce début d'après-midi, la terrasse est au nord, la lumière est idéale.
Dès le début de notre entretien, les souvenirs affluent : le Toit d'or de la Maria-Theresien-Strasse à Innsbruck, la neige omniprésente, les après-midis de ski, les fêtes de villages et leurs fanfares, le violon paternel ... On est impressionné par la persistance et l'intensité de la mémoire de l'enfance qui constitue une source importante du travail présenté aujourd'hui, de façon explicite dans les commentaires de l'artiste - l'usage de l'or - et peut-être de façon insoupçonnée et inattendue, dans le recours fréquent à la géométrisation des formes ...
Jean-Jacques: La première question que je voudrais te poser c’est : comment c’est arrivé la peinture pour toi ?
Georgette : Le besoin de peindre m’est venu durant mon enfance. J'ai vécu dans un pays, le Tyrol autrichien, réputé pour ses stations de ski, ses églises baroques, ses palais et son folklore. L’hiver est assez long dans ce pays, il commence en octobre et finit subitement au mois de mai ; après la fonte de la neige, c’est l’explosion des fleurs, de la verdure en montagne. Durant ces longues soirées d'hiver, je dessinais. Je n’avais que mes crayons de couleur que m’achetaient mes parents et mes cahiers d’écolière. Je dessinais ce que le Tyrol m’offrait, par exemple son folklore. Mes parents m’emmenaient durant l’été chaque dimanche dans une fête de village, dans des vallées différentes avec des folklores très particuliers à chaque vallée. J'adorais voir, les costumes tyroliens, les danses, les sauts, écouter les fanfares C'était pour moi des fêtes merveilleuses dans un pays magnifique. J’admirais les maisons dont les murs étaient décorés de peintures, qui représentaient des légendes pastorales que me racontait ma mère ou mon père.
Jean-Jacques : Et donc tu les reprenais en dessin ?

Georgette : Oui, et une fois arrivée chez moi, il n’y avait pas de radio, pas de télé, je n’avais pas trop de livres, je reproduisais quelques motifs admirés lors de ces fêtes. J'adorais les mâts de cocagne où il y avait des trésors et des friandises à récupérer. Je dessinais et mon père jouait du violon. C'est l’image de mon enfance.

Jean-Jacques : Tes dessins étaient des choses que tu avais vues et c’est en rentrant que tu les dessinais. Tu n’utilisais pas des images qui existaient déjà.

Georgette : Non, j’avais quelques images dans des livres d’enfants autrichiens, je ne comprenais pas l’autrichien, je ne savais pas le lire. Mon imagination travaillait beaucoup sur ce que je voyais.
Jean-Jacques: Tu utilisais des couleurs?

Georgette : J’avais mes douze crayons de couleur et j’avais aussi une boîte de peinture à l’eau. C'était de jolis crayons qui arrivaient de France et je trouvais très belles ces boîtes de couleurs. C'était des pastilles : en imbibant d’eau le pinceau et en frottant ces pastilles j’avais des couleurs. Je faisais de la peinture à l’eau sur mes cahiers d’écolière, ce n’était pas des cahiers de dessin.

Jean-Jacques: Et tes parents, qu’est-ce qu’ils disaient de tes dessins ?

Georgette : Mon père m’encourageait et souvent il me disait “ peut-être seras-tu capable un jour de jouer du violon comme tu dessines.” Il m’apprenait le son des cordes du violon, il commençait à m’apprendre le solfège, et il me répétait toujours que la musique et la peinture
avaient un rapport étroit. « Parce que “tu vois, tu mets des intensités dans tes couleurs et moi c’est sur mes cordes. » me disait il”

Jean-Jacques: Et toi tu étais sensible à la musique aussi ?
Georgette : Ah oui ! Au violon. Le violon est l’instrument de musique que j’adore entendre. C'est quand j’étais petite que mon oreille s’est faite au violon. Et dans ces fanfares, il y avait aussi l’harmonica, les trombones, et les tambours, l'accordéon aussi. Il m’arrive encore quelquefois d’entendre ces sons, par exemple il n’y a pas longtemps dans un mariage à la campagne. (Ce sont des sons de mon enfance). Ces musiques on les entendait surtout dans les Gasthof, les restaurants, le jour tombant assez tôt en hiver, vers 4 heures, il était de tradition de rentrer dans les Gasthof ou l’on pouvait déguster une pâtisserie, et là on écoutait aussi des harmonicas, et la cithare, un genre de guitare horizontale.
Retrouvez l'interview complète sur le Site de la SAM en utilisant le bouton ci-dessous:
L'interview de Georgette MAJORAL
L'ACTU DES SOCIÉTAIRES
SUR VOS AGENDAS

AUX ABATTOIRS

Liliana Porter, le jeu de la réalité

Du 7 avril au 27 août 2023


Les Abattoirs présentent la première rétrospective en France de l’artiste Liliana Porter (née en Argentine en 1941, résidant à New-York depuis 1964). À travers une centaine d’œuvres, l’exposition est conçue comme une traversée de son art. Mêlant œuvres historiques et travaux récents, elle met en évidence une nouvelle généalogie d’artistes femmes qui ont redéfini les limites de l’art conceptuel et ont transformé la poésie de l'installation.
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Tabita Rezaire

Du 7 avril au 27 août 2023


Pour sa première exposition monographique en France, l’artiste Tabita Rezaire (née en 1989, vit et travaille en Guyane, France) présente un ensemble d’œuvres à la croisée des nouvelles technologies et des rituels ancestraux.
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La Halle de la Machine présente sa toute nouvelle exposition "Dans les cartons". Plus d’une centaine de croquis de machines inédits de François Delaroziere se dévoilent à l’intérieur de la Halle et sur la Piste des Géants tandis que cinq machines à peindre et à dessiner font leur entrée dans la Halle. Libérez l'artiste qui sommeille en vous !
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L'aérochrome, Blagnac

Parle moi d'Elles

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A l'initiative des artistes Lucce, Massa et Miadana, l'Aérochrome vous accueille pour une exposition collective pluridisciplinaire. “Parle moi d'Elles" a pour ambition de requestionner notre rapport au féminin dans une dimension plus sincère que les stéréotypes communs. Une quarantaine d'artistes de la scène locale sont invité.e.s à s'exprimer sur le sujet à travers différents médiums : peinture, sérigraphie, cyanotype, illustrations, sculpture, linogravure, graffiti et fresques murales.
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ILLUSTRA FEMMES

Elle et la ville Rose

Exposition jusqu'au 22 avril 2023


Illustrafemmes est une galerie d'illustration dédiée aux femmes graphistes et illustratrices en France, Toulouse.

Nous avons voulu représenter ici des femmes de tous horizons, pour nous inspirer de leur courage, nous servir de leur ambition, nous laisser surprendre par leur imagination sauvage ou trouver l’apaisement par leur simple présence ! ​

Nous vous invitons à partir en quête de VOTRE représentation dans notre collection.
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APPEL À CANDIDATURE

93e Salon: 'Equilibre'

Du 21 novembre au 9 décembre 2023, les Artistes Méridionaux présenteront les interprétations réalisées spécialement autour de ce thème par 90 plasticiens de la grande région Occitanie.

Le 93e Salon sera l’occasion de confronter les diverses tendances de l’art contemporain.

Ouvert à tous les plasticiens : peintres, dessinateurs, sculpteurs, céramistes, photographes, graveurs, architectes, tapissiers, verriers, ébénistes, relieurs, installateurs, vidéastes etc...
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TMC
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