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La conférence de Jean-Jacques DORNE

Portraits d'Artistes

Le salon en vidéo (Richard PEROIS)


Les artistes ont trouvé l’équilibre !

Cette année, les artistes ont dû se pencher sur le thème de l’équilibre, mais pas trop, justement, pour ne pas le perdre. L’ont-ils trouvé, l’ont-ils perdu, dans tous les cas ils l’ont cherché. « Je ne cherche pas, je trouve » ; cette citation célèbre de Picasso semble avoir eu un effet très positif sur les nombreux exposants. Et sans prétention ils ont assumé. La recherche restant un acte impalpable, en attente de réalisation, alors qu’elle s’ignore elle-même ; ils ont agi. Trouver c’est « faire ».

Néanmoins, on peut supposer que lorsqu’on cherche, on est ailleurs, on s’éloigne. C’est ignorer que la recherche nous rassemble, nous oppose et détermine nos places. Quand on « trouve », c’est qu’on rencontre, c’est qu’on contacte, c’est qu’il y a de la relation.

« Je ne cherche pas, je trouve », c’est faire avec ce que j’ai trouvé ; cela implique que je ne détermine pas ce qui arrive, que je ne choisis pas non plus ceux qui arrivent, et que j’accepte aussi ce (ou ceux) que je n’attendais pas.

Voici l’intérêt de cette exposition où chaque participant en risquant de « perdre l’équilibre » a donné le meilleur de lui-même en traitant ce sujet. Le résultat est saisissant, par l’éclectisme des styles et la diversité des expressions, il nous montre le talent de chacun. Le moment est venu, cher public fidèle, de vous faire partager ce nouveau projet. Comme chaque Salon annuel, c’est un évènement unique par la qualité de sa sélection et la nouveauté de voir des oeuvres qui n’ont jamais été exposées jusque-là.

Elles ne restent plus qu’à être trouvées.

Alain Casado
Président de la Société de Artistes Méridionaux


Les penchants de la SAM

C’est l’histoire de quelque chose qui tient bien, qui ne penche pas, sauf du bon côté, ne tombe pas, ne s’évade pas sans permission, tourne juste un peu, se montre sans oublier l’axe, ce truc essentiel où tout est calme, luxe peut-être, volupté qui sait !

Les forces se compensent, statiques ou dynamiques, se contrebalancent, s’en contrebalancent. Elles sont là, se compensent comme l’oiseau qui plane sans le moindre effort. Elles ne font pas de dépôt sauvage, elles peuvent se métamorphoser en créations sauvages.

Bien sûr, il y a la pollution. La nature souillée crie. Mais la force de résilience de la flore subsiste. Les arbres communiquent dans le yin sombre de la terre, dans le bleu catégorique d’un ciel yang solaire. Ils portent des rhinocéros, bavardent entre eux en approchant leur canopée, et pensent même la tête à l’envers. Les fleurs éclosent, les papillons diaphanes s’y posent, le pleur de la goutte d’eau miroite dans la nuit, le jour transmute les vitaux en sacré.

équilibre, juste mesure, bon dosage. Et pourquoi ? Trop de couleurs ? Non.

Les plateaux de la balance égalisent les saturations du carmin et du cobalt. Roger Rapeau le lapin pensant hésite devant la luxuriance potagère, vérité ou phantasme ? Photos, peintures, collages : les tons ardents défient le froid. Les terres aux reflets d’ambre et d’acajou narguent les ciels intenses et les mers abyssales. Flore, faune et minéral se côtoient dans toutes les colorations possibles. Si quelques toiles flamboient dans l’or et le pourpre, beaucoup de bleus claquent. Et vogue la pirogue sur l’outremer. De l’ombre à la clarté jaillit une lunaison. Des avions s’enfuient. Des têtes de cire crêpelées comme des hortensias s’ouvrent dans la chaleur. Une encre d’écolier éclabousse un cheval. Des glaçons transparents ne demandent qu’à fondre. Dans des camaïeux du cobalt au lapis- lazuli, des lignes s’agitent, se courbent, se jettent, racontent on ne sait quoi dans des nuits qui s’achèvent. La plage fout le camp, la maison tremble. Le petit joueur titube sur le sable blond. La mer chante l’immensité tandis qu’en dessous, les tortues éternelles évoluent en silence.

Trop de formes ? L’art n’est jamais rassasié de corps. Petit corps dodu de porcelaine, danseurs enlacés ou solitaires, belle qui paresse dans l’or estival, corps hésitants devant l’abîme, corps nu qui s’offre dans sa vérité, corps mâché par les ans, corps à l’envers, à l’endroit, corps à corps, femme grenouille dans le mélange des règnes, enfants qui patinent, trottinent heureux d’être là. Et voilà le cirque de la vie : les équilibristes empilent les chaises sous un chapiteau céleste. Les assiettes attendent sagement leurs petites fées chinoises. Qu’importe la misère quand la funambule glisse dans son rêve vers la lumière, escortée des oiseaux !

Regardons dans l’espace, les obliques, les courbes se mouvoir. Les volumes lourds ou légers, pleins ou creux, se jouent de la pesanteur et de l’orthodoxie. Poids et contrepoids se pèsent, se soupèsent, s’empilent et se mêlent pour finir en offrande.

Noir blanc, présent absent, plein vide, organique minéral, vie mort, homme et reste du monde : comme l’algue sur le rocher on ne peut pas les dissocier. L’inoffensif se marie au toxique. L’équilibre naît grâce aux déséquilibres.

Nobody is perfect sauf le 93e salon des Méridionaux.

Roseline GOERLINGER
Secrétaire adjointe de la Société des Artistes Méridionaux

  • Le prix de la SAM 2023 revient à Elisabeth BENOIT-BARTH pour son installation.

Colin UNAL



  • Le prix de la ville de Toulouse a été attribué à Jean-Pierre CONDAT pour son collage.

Patrice DION



  • Le prix 'Nouveau Talent' a été attribué à Bruno PUEL pour son dessin.

Stéphane Triandé



  • Le prix du public a été attribué à AndréA pour sa photographie.

Stéphane Triandé